Lorsque mon Âme se heurte violemment à
l’obscurité de l’Homme, je cherche désespérément dans la souffrance du monde la
beauté cachée. Cette souffrance n’est pas la plus terrible. Ce sont les ombres
qui gravitent autour de nous lorsque nous sommes à terre. Ces ombres prennent
racines dans la négation de nos pensées : le manque d’estime, le
désespoir, la culpabilité, la colère…
Alors, je m’assois au pied d’un arbre et
je ferme les yeux. Toutes ces ombres sont accablantes car elles sont dépourvues
d’amour. Finalement, la mort n’est pas la pire tragédie de ce monde. Mais c’est
quand l’amour s’en va…Car il laisse derrière lui un désert aride dépourvu de
joie et de vie. C’est comme ça que le cœur de l’Homme s’anesthésie de tout et
s’éteint avant même que la mort n’est stoppée ses battements.
Assise au contact de la nature, mes pensées vagabondent et j’invite mon cœur à se souvenir : je me supplie de ne jamais oublier l’émotion d’être en vie et le sentiment d’aimer. Ils ne savent plus, eux, ces Hommes…ces Hommes qui ont oublié le bonheur de ressentir de la sécurité au contact d’une autre existence humaine : un bonheur permettant de trouver au creux d’une autre vie, une maison, pour y déposer son cœur fatigué et sa tête alourdie par la douleur de vivre. Ces hommes, tels des pantins articulés, ont effacé de leur pas ignorants l’amour et l’humanité de leur essence même.
Près de cet arbre je regarde le ciel : ce n’est pas la distance qui divise le monde et les liens mais c’est le silence et l’égocentrisme qui nous déconnectent de tout. Cette prison intérieure, dont chacun possède pourtant la clef, garde en otage l’Être émotionnel et pleins de vie que nous sommes. Ainsi, chaque Homme demeure désespérément enfermé dans l’ombre de lui-même et la perdition de sa propre existence s’il n’ouvre pas la porte…
j’implore chaque nuit pour que le monde reconnecte toute sa bonté
en sollicitant chaque Homme de suivre son étoile…
Et je prie pour trouver « mes gens », ces personnes avec qui je pourrai partager
le même monde de profondeur et de bienveillance…
et marcher à leur côté jusqu’à la fin.
Charlotte, 2022