Article 12 : Dans ma bulle

Au cours de la quête énigmatique de ma personnalité, je prends conscience aujourd’hui combien je suis difficile à comprendre. Et m’aimer semble être une épreuve de tous les jours pour tous ceux qui tentent de tisser du lien entre leur vie et la mienne…Je remarque que dans l’énergie de mon interaction, j’impose, malgré moi, des vagues émotionnelles trop intenses à cet Autre qui, lui, n’aspire qu’à la simplicité du partage. J’en suis désolée. Mais sachez que je suis, moi aussi, souvent désemparée face à ce qui me traverse car un rien peut me heurter.

         J’ai des murmures profonds et presque inaudibles que personne ne semble pouvoir entendre.

         J’ai des angoisses difficiles à apaiser qui font naitre dans mes yeux des larmes imprévisibles.

         J’ai une sensibilité à fleur de peau qu'il suffit d'un mot pour me briser tout entière.

         J’ai un besoin d'amour si fort qu’il comprime mon cœur apeuré par la dépendance du lien.

Il faut quelqu’un de compréhensif pour m'aimer dans ces moments où je me cache dans ma bulle : une personne qui sera prête à regarder au-delà de mes nombreuses résistances afin de prendre soin de ma vulnérabilité qui ne demande qu'à s'exprimer dans un espace sécurisant et partagé.

Il faut quelqu’un de patient pour réaliser que dans mes moments de distance je cherche en fait le contact d'une présence humaine aimante : ce rejet que j’ai parfois pour l’autre n'est que le reflet de celui que j’ai pour moi-même.

Il faut quelqu'un de courageux pour m'aimer quand je me recroqueville dans mon monde intérieur car après avoir lutté de toutes mes forces, je finis par me renfermer : la fuite n'est qu'une armure friable pour m'échapper de la douleur d'exister…

Il ne faut pas m'en vouloir si j'éprouve des difficultés à faire entrer des gens dans ma bulle. Il est souvent plus facile de me laisser seule et d’ignorer mes tourments.

         Je suis comme un orage, passionné mais distant si vous n'apprivoisez pas mes émotions.

         Je suis comme une plume, délicate mais fragile si vous m'approchez sans attention.

         Je suis comme une éclipse, optimiste mais aveuglé si vous me fixez trop intensément.

         Je suis comme un sourire, joyeux mais qui s'éteint si vous me parlez sans profondeur.

Têtue, instinctive, entière et mélancolique, je suis envahie par les inquiétudes et les questions existentielles de la vie qui ne demandent que pour refuge les bras d'un humain que j'aime. Mon cœur déborde de tout...dans un monde qui me semble tellement vide. Et si vous êtes prêt à vous engager auprès de moi, je vous demanderai une faveur : celle d'essayer encore… et vous découvrirez que la personne secrète que je suis est capable d'aimer infiniment.

Sans cesse modelée par les émotions de la vie, je suis aujourd'hui différente de ce que j'étais hier et de ce que je serai demain : chaque ressenti, chaque émotion, chaque sensation, chaque sentiment me changent à jamais car ils s'inscrivent profondément en moi. Je ne sais pas exister autrement, je suis venue au monde comme ça.

Ce qui compte plus que tout aujourd'hui est d'apprendre à vivre pour moi. Mais j'espère en secret que, dans mon besoin de partage, apparaîtra un jour cet autre moi-même, semblable et différent à la fois, dont l'amour inconditionnel saura adoucir ma douloureuse passion de vivre.

  

Charlotte...dans sa bulle

(Août 2021)


(Photo Charlotte Vergori)


Article 11 : E.X.P.E.R.I.E.N.C.E.S

Aujourd’hui, si tu me le permets, je suis venue te rencontrer.

Excuse-moi d'arriver si tard. C'est vrai qu'il m'a fallu du temps pour venir faire ta connaissance. Mais j'ai tardé à comprendre qui j'étais. Et avant de pouvoir me connecter à toi, il fallait que je me reconnaisse : non pas à travers les yeux des autres mais les miens.
Pour cela, j'ai emprunté des routes à chaque fois différentes pensant que je n'étais jamais au bon endroit. J'ai lutté...espérant encore et encore atteindre LE chemin qui me mènerait jusqu'à moi.
Mais j'étais dans une illusion : le seul chemin à emprunter est celui de la conscience du cœur. Et il n'y a pas à chercher. Il n'est pas non plus introuvable. Il est là, déjà en nous. L'énergie de vie qui nous anime nous y conduit en permanence, tel un centre de gravité vers lequel nous sommes attirés et aimantés sans cesse :

- plus on résiste, et plus on dévie de cette trajectoire naturelle,
- plus on lâche prise, et plus on se recentre instinctivement sur ce chemin qui nous appelle depuis notre venue au monde.

Et aujourd'hui je crois que ça y est, j'ai compris. Et tu n'es plus seule. Je viens t'ouvrir mon cœur. Mais dans l'obscurité, je continue à te chercher. Je n'aperçois que ton regard inquiet dans la pénombre de ton Être. Tu es loin de moi. Pourtant nous sommes face à face. Mais il manque une grande partie de toi. La partie la plus importante : elle est recroquevillée dans la cachette que tu lui as durement construite tout au long de ta vie d'adulte. En quittant l'enfance, tu as perdu un trésor...Il s'agit de ta vulnérabilité :

- en l'ignorant, ton enfant intérieur sombre dans l'oubli,
- en l'évitant, ton cœur s'épuise un peu plus à chaque battement,
- en la cachant, tu prives le monde de ton existence singulière.

J'entends tes pensées. Elles se bousculent dans ta tête. Tu as peur. Ce n'est pas grave, ne t'inquiètes pas. Je te comprends tellement...Je connais bien ce chemin, moi aussi, pour y être restée coincer très longtemps.
Tu crois que tu es en danger en laissant la partie la plus douce et la plus vulnérable de toi s'exprimer aux yeux de tous. Tu crois que la dureté du monde pourra, de cette façon, détruire ton cœur en mille morceaux.
Il n'en est rien. Ne retiens pas la vie.

Aujourd'hui, je vais venir avec toi. Nous pénétrerons dans ta partie sombre, ensemble, afin d'y trouver ta lumière. Et tu sais pourquoi ? Elles sont inséparables l'une et l'autre ! Pour tout te dire, j'ai appris qu'elles ne faisaient qu'une. Et tu as besoin de ces deux éternelles pour te découvrir :

- en nommant tes émotions, tu mets du sens à tes limites et tu grandis,
- en reconnaissant ta partie sombre, tu prends conscience que ta lumière existe,
- en acceptant ces deux aspects qui te composent, tu peux rejoindre qui tu ES véritablement.

La vie va t'amener de nombreuses expériences qui vont susciter en toi des émotions inconfortables : à ce moment-là, elle te demande d'aller explorer ton cœur pour y construire des clefs de compréhension. Je ne te cache pas que le chemin est long pour décomposer un à un les masques que tu as adopté pour survivre. Mais rien ne presse. Et ça en vaut la peine. C'est au prix de cette patience que, progressivement tu pourras dépasser tes blessures intérieures qui alimentent cette obscurité en toi. Ton ombre n'est pas une ennemie. Et en allant découvrir cette partie de toi, tu iras également à la rencontre de ta partie lumineuse.
Mais attention : n'idéalise pas la lumière de ton Être car elle t'enfermerait dans une fausse croyance de toi-même qui te laisserait au bord de ta vie sans pouvoir jamais y entrer entièrement. Car, je le répète : tu es fait d'ombre et de lumière. Il s'agit de toi, tout entier. C'est ton âme singulière qui ne cherche qu'à déployer son plein potentiel.

Pour appréhender ce chemin qui n'est rien d'autre que ta véritable destinée, il faudra lâcher la peur car, avec elle, tu maintiendras l'ombre et la lumière dans une dualité. En les divisant de la sorte, c'est toi-même que tu bannis. Si tu comprends que ton ombre et ta lumière ont besoin d'être enveloppées avec tout ton amour, tu les aideras à se réunir et à fusionner. Ton incarnation sur terre prendra alors tout son véritable sens : la quête de SOI. Et encore mieux, tu verras naitre une réserve d'amour pour toi-même qui t'ouvrira avec davantage de conscience à l'expérience de ta vie.

Cette union entre ton ombre et ta lumière pourront ouvrir la porte de ton jardin secret. Elles seules détiennent la clef. Et sais-tu ce qui germe dans ce jardin ? Ta vulnérabilité que tu n'auras plus à cacher.
Avec elle, tu pourras parcourir un chemin de vie qui te ressemble : celui de ton cœur qui te permettra de faire des choix en conscience ce qui donnera un vrai sens à ta vie.

Je vois bien que tu n'arrives pas à lâcher prise. Tu luttes contre toi-même et tu te fais mal…
- Tes doutes entravent l'élan de ta confiance : elle aussi souhaite faire partie de ton expérience.
=> ACCEPTE
- Ton cœur reste caché : ses énergies d'amour se perdent dans la prison que ton mental a édifié pour lui.
=> OUVRE
- Ta tête est déconnectée de ton âme car elle est submergée : tes pensées deviennent des ruminations incessantes.
=> RESPIRE
- Tes envies se transforment en peur : elle bloque ton corps qui résiste à la fluidité de la vie qui coule en toi.
=> ACCUEILLE

Lorsqu'une nouvelle expérience se présente à toi, tu visualises seulement le but. Tu ne penses jamais au chemin. Et tu anticipes l'échec sans avoir commencé l'aventure. Inconsciemment tu utilises l'expérience pour te dévaloriser. Et c'est là que tu dois mettre en lumière la blessure cachée. Si tu te punis au lieu de te chérir, c'est que tu accordes plus d'importance à ta partie sombre. A ce moment-là, souviens-toi : ne privilégies jamais l'une d'elle plus que l'autre :

- l'ombre t'accable lorsqu'elle marche seule à tes côtés,
- la lumière t'aveugle lorsqu'elle est ta seule préoccupation.

Et la vie, elle est têtue tu sais ! Plus tu lui tiens tête et plus les expériences se reproduisent. Elles te sembleront à chaque fois plus dures et plus insurmontables. C'est normal…mais je te promets que tu peux y arriver. Demande à ton enfant intérieur ce dont il a besoin quand tu te sens bloqué par une émotion lourde et ouvres-lui tes bras.
Puis changes ton regard sur l'expérience : imagine par exemple ta vie comme un plateau de jeu. Quand tu lances le dé, il y aura de multiples possibilités qui vont se présenter à toi.

- Parfois tu avanceras et tu découvriras des cases révélant des surprises heureuses dont la douceur et la joie te connecteront immédiatement à tes merveilleuses capacités offrant une vision de ta vie pleine de promesses et de possibilités.
- Parfois tu reculeras sur d’autres et tu expérimenteras la dureté et la tristesse intense qui te demanderont de canaliser ta ténacité de vivre pour transcender tes limites humaines.
- Parfois tu feras du sur place, sans parvenir à dépasser une case et tu resteras dans tes habitudes réconfortantes pendant un temps.

Mais, tu sais quoi ? On finit toujours par progresser même si tu as parfois l'impression de stagner. Dans ces moments-là aussi tu chemines vers toi. Ces moments de pauses sur ta route peuvent aussi débloquer en toi des trésors enfouis, et t'amener vers une plus juste compréhension de toi-même. Car, oui, tu possèdes des possibilités qui sommeillent en toi et que tu ne soupçonnes même pas.
L'important durant cette partie de jeu, ça n'est jamais le but car la fin on la connaît tout : on sait qu'on va mourir. La vie se termine. Ce qui compte, c'est ce que tu ne connais pas : les différentes étapes, ce chemin unique qu'est ta vie et surtout l'importance du moment présent. Lui seul existe réellement. Tu peux apprendre et te nourrir profondément de chacune des journées qui t'ai offerte car avec un regard ouvert, chaque jour peut te transformer pour toujours.

Quand tu es invitée à vivre une nouvelle expérience, ne la vois pas uniquement comme un obstacle car ce sont des croyances limitantes qui vont t’enfermer dans la peur et te paralyser. Ces limites n’existent qu’en toi. Affronte et n’évite plus. Sinon tu es dans l’évitement de ta propre vie et surtout de toi-même. Ne te focalise pas sur la fin de l’expérience car la finalité n'a pas toute l’importance que tu imagines. C’est un leurre. Seul le chemin que tu parcours au moment présent compte réellement car lui seul existe vraiment. Et si la fin de l’expérience n’a pas le but souhaité, ça ne sera pas une fatalité : elle ouvrira d’autres portes d’aventures pour ton humanité en pleine construction.

C'est tout ça le trésor de l'apprentissage quand tu acceptes de le vivre sans te laisser envahir par l'égo qui n'a pour objectif erroné que celui d'atteindre son but par peur d'échouer. Mais en réalité, il n'y a jamais d'échec. Il y a juste la possibilité de te sentir plus libre à l'intérieur de toi : libre d'être toi-même, véritablement, afin d'offrir au monde ton emprunte unique. Retire un a un ces masques derrière lesquels tu crois être en sécurité mais qui t'emprisonnent. Toutes ces découvertes sur toi tu les fais grâce à l’expérience mais pas en laissant ton cœur se cacher : invite-le à t'accompagner dans l'obscurité de ta vie et laisse-le opérer. Alors ton cœur pourra :

- semer de la douceur dans la violence de ta souffrance,
- semer de la lumière dans la prison de tes peurs humaines,
- semer de l’amour dans les fissures de tes masques trop lourds à porter.

L’expérience est une merveilleuse invitation à te rencontrer.
Et j'ai hâte d'arriver à ce jour où ta tête et ton cœur ne feront plus qu'un.
Ce jour où ton ombre et ta lumière auront fusionné.
Ce jour où ton âme aura pleinement réussi sa mission d'incarnation : devenir qui tu ES.


Charlotte, sincère et imparfaite (juillet 2021)

« A ma belle amie Audrey, puisse ton cœur entendre l'écho de ta confiance intérieure... »
« A Marie, à Jean et à tous les autres : ces patients qui cheminent coûte que coûte à travers la maladie... »


                                                * Photo et montage Charlotte Vergori

Article 10 : Ma tour d'ivoire

Chaque être vivant sur terre est unique.
Voilà une pensée commune que nous connaissons tous. Néanmoins, comment parvenir à faire vivre pleinement en nous cette vérité ? Nous la connaissons, mais y croyons-nous vraiment ?

En vieillissant et en acceptant doucement qui je suis, j'ai ce sentiment fragile et délicat d'accéder, petit à petit, à une meilleure compréhension de moi-même. Mais je suis forcée d'admettre qu'il m'est toujours difficile de ressentir vibrer en moi ma singularité.
Je cherche alors désespérément à l'extérieur ce sentiment d'existence à travers la poésie du monde : une lecture plaisante, un paysage enivrant, une rencontre surprenante, une nourriture délicieuse, un sourire généreux...
Cependant, ces beautés sont des éclats éphémères qui font vibrer mon cœur durant un instant avant de faire résonner à nouveau l'écho de la solitude dans tout mon Être...
Entre cet amour distant que je me porte et la froideur du monde extérieur, ma quête personnelle semble d'avance perdue.

Les gens vivent avec de nombreux masques car ils n'ont pas appris à exister autrement : dès l'enfance, nous apprenons à posséder des biens et à endosser des rôles. L'adulte se construit à travers le filtre de ses représentations mais, sans s'en rendre compte, il finit par perdre la clé de son infinie profondeur. L'écho de son cœur et de ses désirs pour la vie ne sont plus perceptibles pour son âme qui est emprisonnée dans les nombreuses croyances qui ont édifié sa réalité. Chaque vie humaine est ainsi déviée de son essence propre chavirant tragiquement dans la banalité et la fadeur de se lever chaque matin sans but personnel à conquérir...
Le matérialisme dirige notre rapport au monde. L'individualisme dénature notre lien aux autres. Les échanges s'appauvrissent, les silences s'installent et les gens ne s'écoutent plus. Nous avons peur d'aimer l'humain. Et encore plus nous-même car nous ne savons plus comment nous rencontrer, perdus dans une vie illusoire.

Ce monde, qui m'a été proposé à ma naissance, ne fait vivre en moi aucun sentiment d'appartenance.
Je n'y trouve aucun foyer. Alors j'ai décidé de créer le mien, un univers dans lequel je goûterai au bonheur d'être enfin à ma place et qui abriterait mon humanité :
– un peu comme un pays dont le climat me permettrait de respirer singulièrement,
– un peu comme une forêt dans laquelle la nature respectée pourrait nourrir mon âme,
– un peu comme un village dont l'accueil chaleureux déploierait en moi un sentiment d'apaisement
– un peu comme une cabane dans laquelle je pourrai charpenter ma sécurité intérieure.
Et revenir en moi aujourd'hui me permettra de me réouvrir au monde demain.

Dans ma tour d'ivoire je rêve : mes émotions créent le songe d'une infinie compréhension humaine qui serait à la hauteur de notre mystère et de notre complexité. Dans ce rêve, les gens ne s'intéresseraient plus à leur semblable comme si la vie était une liste de fonctions à assumer ou de choses à posséder.
Mais ils se préoccuperaient de cet autre en lui demandant ce qui émerveille son âme et serre son cœur. Car je pense naïvement, mais surtout simplement, que c'est en se reliant à cet essentiel qui nous compose, que nous saurons aimer véritablement. Mais il n'y a pas assez de cœurs courageux...

Aujourd'hui, j'avance à petits pas et je découvre que la vie s'harmonise grâce à la beauté et la noirceur de notre dualité humaine : nos émotions touchent ces deux pôles contradictoires et inséparables à la fois.
Et la permanence de nos sentiments s'inscrit autant dans ce dégoût pour la vie qui nous envahit parfois, tout comme cet amour passionné qui s'invite lors des moments heureux de notre existence.
A l'image de ce que nous choisissons d'incarner sur terre, notre profondeur se révèle au gré de nos pensées et de nos actes, parfois sombres, parfois lumineux.

Peut-être que l'antidote de l'humanité réside dans notre volonté courageuse et sincère de façonner notre Être vers ce qu'il a de plus honorable : ouvrir les yeux sur cette importance capitale de dompter notre ego et de cheminer valeureusement vers notre vulnérabilité pour atteindre une issue plus sensible et altruiste.
Nous avons tout à y gagner pour vivre ensemble. Une porte de générosité vers plus de bienveillance.
Braver la peur de rencontrer nos pensées nées de l'égo et qui nous ont permis de survivre un temps à la rudesse de l'existence.
Mais un jour, il est temps d'avoir l'audace de découvrir qui nous sommes réellement. Un jour, il faudra oser prendre conscience que de rester dans sa zone de confort aspire le temps précieux de notre vie qui nous est compté car en se contentant de vivre de cette façon, nous errons sur terre au lieu d'Être au monde.

Puis, un matin, nous devrons éprouver cette absolue nécessité d'ouvrir enfin les yeux. Et, ce jour-là, il faudra canaliser la force d'aller détruire ce mur édifié en protection de nous-même afin de retrouver notre souffle de vie :
– aujourd'hui, il est temps de perdre avec acceptation cet ancien de nous,
– aujourd'hui, il est temps de défaire avec compassion ce que nous croyons que nous étions,
– aujourd'hui, il est temps de conquérir avec joie la véritable version de nous-même,
– aujourd'hui, il est temps de rejoindre avec amour notre chemin unique d'existence.

Lorsque chacun d'entre nous aura décidé de se choisir pour s'aimer comme il le mérite, l'amour partagé en sera transformé : se reconnecter à cet élan pur qui est en nous et qui a le don de pouvoir embellir chaque relation qui ne demande qu'à naitre dans cette justesse de la vie.
Il est urgent d'éprouver dans tout son Être que s'aimer est le seul exutoire permettant de donner un sens véritable à son existence.

« La solitude dans tes yeux n'a pour remède que l'amour que tu sauras enfin te donner.
La solitude dans ton cœur ne pourra jamais être comblée sans toi. »


Charlotte Vergori « De tout mon cœur »
(février 2021)





* photo de Charlotte Vergori