Article 40 : L''enfant, ce divin d'amour

Je me suis réveillée tôt ce matin. La pénombre de la nuit s'évanouit doucement tandis que l'éclat du jour commence à naître.
Le temps semble alors ralentir pour permettre à l'aube de déployer toute sa délicatesse et projeter sur le ciel une douceur infinie.
Sa contemplation m'apaise immédiatement et m'invite à vivre en me laissant porter par le moment présent.

C'est ainsi qu'au contact de la nature je peux mettre doucement à distance une semaine de travail très intense.
Des situations professionnelles qui sont venues, une fois encore, interroger la complexité des rapports humains.
Sûrement parce-que nous naissons à la vie de la relation d'adulte puis au travers le corps d'une femme et qu’à la naissance nous ne pouvons survivre sans les premiers soins d'un autre être-humain…
Notre destin semble être lié à celui des autres depuis les prémices de notre conception.
Ainsi tout au long de notre vie, les relations viendront happer notre cœur dans une diversité d'émotions et de sentiments mouvants et éclectiques, qui nous confronteront à des souffrances profondes ou encore nous élèverons dans une version plus grande et plus noble de nous-mêmes…

En observant et écoutant tout au long de ma semaine de travail différentes relations humaines, il m'est venu la pensée que nous aimons, semblerait-il, bien souvent par convention, avec peu d'authenticité, mais sans pour autant l'avoir vraiment conscientisé et pensant même être une personne aimante et présente pour l'autre.
C'est comme si nous ne savions plus êtres des personnes profondes et connectées avec tout ce qui est vivant autour de nous créant ainsi des liens obsolètes et peu nourrissants car superficiels.
Nos représentations et nos apprentissages depuis notre naissance viennent également dans notre présent conditionner nos nouvelles relations et notre regard sur la vie si nous n'avons pas appris à interroger notre nature et nos choix d'existence tout au long du chemin.
Nous sommes alors des adultes prisonniers de nos certitudes croyant fermement avoir acquis une expérience certaine sur soi, sur l'autre et la façon de construire une relation.
Puis dans toutes nos actions, nous affirmons ensuite agir au nom de l'amour mais en fait notre ego, que nous apprivoisons que trop peu, nous manipule en permanence, nous donnant l'illusion d'aimer avec des valeurs nobles. C'est ainsi que nous nous berçons d'illusions, que nous nous mentons à nous-mêmes puis aux autres…
Nous n'osons pas toujours reconnaître ni avoué que l'amour s'est noyé dans un quotidien superficiel dépourvu de partage et ponctué d'habitudes que peut engendrer la vie de tous les jours…Nous vivons alors dans le déni qui nous donne la fausse impression d'une sécurité jusqu'à ce qu'une épreuve douloureuse vienne interroger la profondeur de nos relations que nous n'avons pas eu le courage d'analyser avant, continuant ainsi au fil des années à nous adapter au confort de ce que nous connaissons plutôt que de prendre la vie à bras le corps et faire face au changement inéluctable que nous impose la vie pour grandir...

L'amour authentique est un élan rare dans la vie des adultes que peu arrivent à s'offrir dans une maturité émotionnelle que deux êtres pourraient construire dans une promesse d'apprendre à s'aimer à travers notre lumière comme notre obscurité sans nous lâcher la main…ou se dire adieu courageusement dans cette bienveillance du coeur car aimer c'est aussi quitter quand une histoire humaine, quelle qu'elle soit, touche à sa fin.

Puis en parallèle de ces couples ou encore de ces familles qui s'abandonnent dans des silences de souffrances n'arrivant pas à se parler sans détour, j'ai rencontré deux petites filles qui sont en train de dire adieu à leur papa…
C'est alors que la seconde pensée qui m'est venue, après avoir observé l'amour des adultes par convention et non dits, est que les enfants sont plus doués pour aimer...tellement plus vrais, véritables lumières de notre monde…

Les enfants ont cette capacité d'amour inconditionnelle que l'adulte oublie en apprenant à devenir un être social au détriment de sa nature authentique. Contrairement à l'enfant qui sait exister en étant ancré et aligné avec lui-même, naturellement vivant et aimant.
Pourtant les enfants sont au premier abord moins expérimenter, débutant fraîchement une existence sur terre. C'est la représentation des adultes en tout cas, ce qu'on entend dans les discours quotidiens, lorsque l'adulte tente d'accompagner l'enfant à grandir car “il a tout à apprendre”.
Or, nos enfants sont des exemples d'amour et pas que…et l'adulte est tout simplement le prolongement de cet enfant qu'il a jadis été. Ainsi toute la vie nous serons tous, petits et grands, des Êtres en perpétuel apprentissage.
Si on peut accompagner l'enfant à grandir, lui-même peut accompagner l'adulte dans cette reconnaissance de ce qu'il est de plus authentique et de plus aimant…en lui rappelant l'enfant qu'il a été auparavant dans cette spontanéité et curiosité de la vie.
Les enfants nous aident à nous souvenir de l'essentiel et à mettre de côté tout ce superflu aliénant et oppressant de la vie matérielle que nous subissons dans notre société pour survivre dans un monde difficile.
Les enfants nous apprennent, si nous savons les regarder avec humilité et attention, à nous recentrer pour vivre plus connecté avec le présent.

C'est ainsi que ces deux petites filles remplies d'amour m’ont rappelé que le savoir n'est pas toujours une promesse de qualité pour construire du lien et aimer…
L'enfant est spontané et sa boussole c'est son cœur. Cela fait de lui un maître dans cette capacité d'aimer.
L'adulte pense que par son expérience il possède la capacité à construire des relations or il blesse et détruit souvent toute possibilité de vivre un lien profond accusant le monde et les autres de tous ses maux et ses échecs.
L'adulte pense avant d'aimer ce qui corrompt souvent son cœur.
L'enfant aime avant de penser, ce qui le rend vulnérable mais plus courageux et vrai dans cet élan du coeur et cette capacité à aimer.
L'adulte lutte souvent contre sa vulnérabilité, effrayé par ses sentiments, se laissant envahir parfois de colère et de ressentiment.
Alors que l'enfant sait instinctivement que cette fragilité est un chemin unique à arpenter pour accéder à l'amour inconditionnel. Il se laisse ainsi porter par le flux intense de ses émotions et de ses sentiments, assumant ce qu'il est et ressent, pardonnant les erreurs et les maladresses des grands, ce qui le rend terriblement humble, vivant, aimant et solaire.
Ce talent pour la vie confère à l'enfant une force d'amour inégalable sur cette terre.

Aimer n'est pas une politesse ou un acquis, c'est l'engagement profond d'oser découvrir les imperfections de l'autre petit à petit, c'est écouter ses ténèbres, c'est comprendre ses colères...Et alors à ce moment là seulement, on peut l’aimer tout entier…
Ou bien, on le rejettera tout entier...
C'est à cette frontière du lien, après la rencontre, après l'admiration, que si subsiste cette force réciproque de s'aimer, alors c'est seulement à partir de là que l'on pourra commencer à parler d'amour véritable...

Comme l'illustre ce proverbe :
« L’amour commence là où l’enthousiasme s’achève. "

Zaki Benameur

C'est ainsi qu’hier, deux enfants courageux sont venus dans les larmes dirent adieu à un être aimé avec toute l'authenticité de leur cœur et leur amour inconditionnel dans une présence si vraie de leur bouleversante nature…




💌 Charlotte, Janvier 2025 💌

.:. A ces 2 merveilleuses princesses de 3 et 9 ans et leur courageuse maman, 
je vous envoie le plus immense et contenant des câlins du monde .:.