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Il n’y a pas d’âge pour mourir
Dans le silence profond du monde, les souffles entremêlés de la vie et de la mort orchestrent le destin scellé de tous les Êtres sur terre.
=> L’impermanence, telle un bourreau d’existence
Dans cette réalité fragile rien ne dure :
- Tout ce qui est composé, se décompose,
- Tout ce qui a été construit, s’effondre,
- Tout ce qui s’est uni se sépare…
Et on se demande si quelque chose peut survivre face à ce sort cruel.
=> Voilà ce que les patients en soins palliatifs et leur famille vivent de plein fouet…
Ils sont là, au seuil.
Ils ne peuvent plus vivre dans l’illusion de demain.
Ils habitent désormais ce territoire nu, dépouillé, où chaque respiration est un privilège sacré, chaque regard un adieu possible.
Dans cet espace hors du temps, ils nous confrontent face à une vérité que notre monde fuit sans cesse : tout ce qui commence est destiné à finir, tout ce qui s’élève s’incline un jour. Notre vie ne tient qu’à une respiration.
Les Êtres qui meurent nous convoquent à cette place délicate et vulnérable qui fait résonner cette vérité mortelle de notre vie : l’éphémère.
Leur
corps fatigué, réceptacle des ravages de la maladie, exprime une
temporalité où la joie semble se dérober sous leur pied et tentent
de retenir du bout de leur vie la moindre lueur d’espoir...Mais
rien ne peut apaiser cette peur douloureuse dans leurs yeux qui
restent effrayés par l’inéluctable de devoir dire adieu à la vie
et à tous ce qu’ils aiment. Dans
cette présence tremblante tout résonne plus fort : la peur,
l’amour, l’attachement...et la fin.
Néanmoins, dans ce désespoir de la séparation, apparaissent des instants d’amours intouchables, que même la douleur de mourir ne parvient pas à empêcher : ces moments de partages remplis de tendresse et d’humanité deviennent alors intemporels. Ils illuminent de leur douceur et de leur force cette course effrénée de la vie et de la mort pour les contenir et leur redonner un souffle plus supportable. En somme, ils viennent retenir la vie.
=> L’amour donne du sens à ce temps qui nous échappe.
Osons le partager et le nourrir de notre vivant. Car si l’amour n’a pas le pouvoir de ralentir la course du temps, il peut l’envelopper de sa grâce et d’une certaine éternité : l’amour est le seul d’entre nous qui ne meurt jamais.
L’amour partagé continuera de vivre dans le coeur de ceux qui restent. Et peut-être même que l’amour sera aussi préservé et emporté dans l’énergie de celui qui rejoint le ciel…
Au
delà de la vie et de la mort, l’amour demeure vivant...



petit
bout de femme courageuse
et
merveilleuse maman...
(Photo Charlotte Vergori)